S’ouvrir des chemins.

Chemins de traverse parcourant l’espace chaotique d’une matière nourrie d’empreintes, de traces, de froissements.

Des formes affleurent dans les combinaisons et les superpositions de couleurs, emportées dans ce mouvement singulier touchant à l’échange intime.

Intime dialogue forme-couleur où s’invitent quelquefois des personnages, doubles incertains, fouillant quelque passage… Présences silencieuses, méditatives ou dans l’expectative, immobiles au milieu du mouvement.

Mouvement de flux et reflux, marées du cœur propices à l'exil qui s’extrapolent et ruissellent en canaux au-delà de la toile, ce morceau de peau tendu, métaphorique support décliné dans tous les possibles : tissu, papier, bois, pan de mur… installation… tant de petites parcelles répandues à chaque tentative que je m’en vais recoudre en cartographie identitaire pour signifier le fragile équilibre.

Equilibre d’itinerrance, entre itinéraire et errance, c'est-à-dire entre l’ordre établi et l’aléatoire : cette voie du milieu, entre deux zones interlopes, l’illusoire et l'espérance.

Bernard Jannemin